Nous avons des océans d’amertume, en creux, dunes de plaies accrochées au verso des paupières, regarde, tu ne peux pas voir je sais, le temps lèche l’écume de nos pleurs, je ne sais pas non plus, en dehors de mes yeux tout est pareil qu’hier, exactement pareil,
mêmes rides, mêmes peaux impassibles, mêmes sourires de pierre.
Nous avons un corps à l’intérieur entièrement composé, larme après larme, de tout ce qui n’est pas dit pas senti pas entendu pas goûté pas senti pas touché
Un corps.
Brut et mouvant.
Nous avons des déserts d’espoir, y boire en creux, oasis de rêves accrochées au verso de nos lèvres, goûte, tu ne peux pas goûter, je sais, le temps arrache le grain de nos hiers, je ne sais pas non plus, en dehors de ta bouche tout est pareil qu’hier, exactement pareil,
mêmes rides, mêmes peaux impassibles, mêmes sourires de lierre.
Nous avons une vie à l’intérieur de la vie, à l’intérieur un monde infini, juste là, entre nos oreilles, derrière tes yeux, derrière ma bouche, tout ce qui n’est pas dit pas senti pas entendu pas goûté pas senti pas touché
Une vie.
Brute et mouvante.
Les billets se font rares.
Mais on peut y goûter toute la saveur et l’intensité.
Se laisser pénétrer dans l’épaisseur des mots écrits.
Merci 😘