Je hais ce moment où, pour la première fois, cette pensée, brutale, arrive à ta conscience : « Je deviens vieux, il faut que j’aie des projets plus réalistes ». Moins magiques, moins passionnés, moins fous, moins vivants aussi.
Réalistes.
Tu penses que tu n’as plus un corps de vingt ans, que le temps passe, que tu ne veux pas finir seul. Alors ça semble logique, peu à peu.
Tu coupes les ailes à tes amours, à tes désirs, tu te mets même à jouer au loto.
Tu finis par trouver qu’une vie au rabais c’est mieux que pas de vie du tout.
C’est toujours ça.
Chaque jour un peu plus tu piétines tes vieux rêves en agitant fièrement la bannière de la réalité.
Ce n’est pas dieu qui est mort, c’est le prince charmant, la princesse, et tous les châteaux d’Espagne.
Avec un peu de chance, qui sait, t’auras peut-être une petite maison pas trop loin de la mer.
Petite maison petit quartier petites manies.
T’auras pas froid.
T’auras pas faim.
Et quelqu’un saura ton nom.
C’est toujours ça.
Est-ce bien raisonnable ?
Je ne sais pas. Je n’ai pas compris à quoi s’applique la question. A tout le texte, à une partie du texte, à la conclusion s’il y en a une ? Bref, je n’ai pas compris. Mais je pense que si j’avais compris je répondrais oui et non. 🙂
Ce serait donc raisonnable et pas raisonnable de devenir raisonnable.
Ça se tient.
Ça se tient et ça se tient pas en fait. 🙂
Une vie au rabais, ce n’est pas une vie, c’est de la survie… et le préfixe fait toute la différence…
C’est une vie au rabais pour moi, pour toi aussi probablement, mais il se trouve des personnes qui aiment cette vie et qui n’ont pas le même regard sur elle. Je les envie, parfois.
Je te comprends… Ces personnes-là se posent sans doute beaucoup moins de questions…