C’est peut-être parce qu’il fait froid, je ne sais pas, l’hiver n’est pas si loin, l’hiver n’est jamais très loin puisque toujours tu peux le deviner, en creux, c’est peut-être parce qu’il fait froid que, quand il s’en va ce soir, il prend l’écharpe du mort, celle que je sais sous le long manteau de laine, cachée pas cachée, dérobée aux regards, invisible, banale, il l’enroule autour de son cou, une fois puis deux, c’est chaud, c’est doux, il ne le sait pas que c’est l’écharpe d’un mort et cela ne change rien.
Il n’a plus froid.
Le mort non plus.